Suite à ma communication dans laquelle j’ai montré l’évolution du visage de mon fils après 2 ans de suivi multidisciplinaire pour rétablir ses fonctions oro-maxillo-faciales, beaucoup d’entre vous m’ont posé de nombreuses questions. Notamment sur le lien possible entre respiration buccale, freins linguaux restrictifs et TDAH : le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Je vous raconte son histoire un peu loin dans l’article, mais je peux déjà vous dire qu’il est complètement guéri de l’« hyperactivité » invoquée en maternelle.
Quelques mots sur les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
Environ 5,1 millions d’enfants âgés de 4 à 17 ans sont concernés par un diagnostic de TDAH. Parmi eux, 3,5 millions (69%) sont sous traitement. Malheureusement, aucun d’entre eux n’a été testé pour la respiration nasale. Pourtant cela est problématique. Vous comprendrez pourquoi à la lecture de cet article.
De plus, le TDAH affecte 8 à 12% des enfants et adolescents ainsi que 2,5% des adultes dans le monde. C’est donc le trouble neurodéveloppemental le plus fréquemment diagnostiqué.
Enfin, on pensait que ce trouble s’atténuait avec l’âge. Mais des études récentes suggèrent que jusqu’à 65% des adultes continuent de présenter des symptômes de TDAH.
Les 3 types de Trouble du déficit de l’attention / hyperactivité
Il y a 3 sous-types de TDAH :
- principalement le déficit de l’attention,
- les troubles de l’hyperactif-impulsif,
- et la combinaison des deux.
Ces troubles ont bien sûr un impact important sur les vies des enfants et adultes concernés :
- interactions sociales difficiles,
- difficultés scolaires,
- relations parents-enfants tendues.
Troubles du déficit de l’attention : une origine multifactorielle
Les origines de ces troubles sont dites multifactorielles : génétiques et environnementales. Cependant, depuis quelques années de plus en plus d’études études cliniques montrent une association entre le TDAH et les apnées obstructives du sommeil. Or ce syndrome d’apnée du sommeil est guérissable ! Et vue la grande possibilité d’association entre les deux, il est possible que les enfants TDAH puissent bénéficier d’une belle amélioration de leurs symptômes, voire même de guérir, et ce, sans médication.
Qu’est ce que syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) ?
Comme je l’ai déjà écrit dans l’article sur la pandémie des apnées du sommeil, le SAOS est défini de manière classique comme un trouble respiratoire pendant le sommeil. Il est caractérisé par une obstruction partielle prolongée des voies respiratoires et/ou une obstruction complète intermittente qui interrompt la ventilation normale. (12)
Toutefois, il est important de rajouter une échelle de temps à cette définition. Le syndrome des apnées obstructives du sommeil « commence » chez le fœtus avec une maman qui, elle-même, respire par la bouche et ronfle quand elle est enceinte. Majoritairement présent dès la petite enfance, il est parfois inaudible chez les bébés. Quoique, les parents se plaignent de plus en plus de ne pas pouvoir dormir dans la même chambre que leur bébé parce qu’il ronfle quand il dort. Ce n’est pas normal !
Le lien entre le syndrome d’apnées obstructives du sommeil et TDAH
Cette respiration buccale fait partie du SAOS et se transforme plus ou moins rapidement au fils des mois et des années. L’apnée se produit parce que les muscles de la langue ne peuvent pas la maintenir au palais sous la pression négative générée lors de l’inspiration. Cela produit alors une occlusion des voies respiratoires et une apnée.
Un syndrome aux multiples conséquences…
Les enfants concernés peuvent présenter une grande variété de symptômes :
- respiration bruyante pendant la nuit,
- dents qui grincent,
- ronflements (légers à sévères),
- transpiration,
- énurésie,
- hypertrophie des amygdales et des végétations
- …
… notamment sur la fonction cérébrale
Plusieurs études suggèrent une association entre SOAS et TDAH chez les enfants et les adultes.
En effet, quand l’enfant ou l’adulte ne peut s’oxygéner de manière adéquate et présente pendant la nuit des périodes d’hypoxie (même légères et intermittentes), il est logique de penser que ses fonctions exécutives préfrontales seront affectées. Cela peut perturber la mémoire de travail, le contrôle du comportement, l’analyse, l’organisation et l’auto-régulation de la motivation. Mais également d’autres fonctions comme la régulation de l’éveil, du sommeil ce qui, bien entendu, affecte l’attention.
25 à 50% des enfants qui ont des apnées du sommeil sont TDAH.
25 à 50% des enfants et 50 à 80% des adultes qui font des apnées du sommeil sont TDAH . Il y a également des patients souffrant de ce trouble qui font des apnées sans le savoir et qui ne sont pas diagnostiqués. L’augmentation des difficultés liées au déficit d’attention avec l’âge est probablement exacerbée par les apnées qui altèrent de manière importante la fonction cérébrale sur un temps long.
Les études ont aussi démontré que le syndrome d’apnées obstructives du sommeil affecte la mémoire, l’activité cérébrale, provoque des retards de croissance chez les enfants, aggrave des lésions cérébrales débutantes et la démence.
Guérir des apnées du sommeil pour guérir des troubles de l’attention ?
La littérature à propos du syndrome des apnées du sommeil a explosé ces dernières années.
Par exemple, l’étude de l’équipe de Lina Escobar* a démontré qu’un traitement efficace des apnées du sommeil pouvait réduire conjointement les symptômes du TDAH en raison de la relation précédemment établie entre ces deux pathologies.
De nombreux témoignages de parents vont également en ce sens. Pour les enfants chanceux qui ont pu être pris en charge, entre autre, en thérapie myofonctionnelle et conjointement en traitant les causes sous-jacentes des troubles du sommeil (allergie, grosses amygdales et végétations, frein lingual restrictif…), on constate des changements de comportement et moins de difficultés dans le cadre des apprentissages scolaires.
Cas clinique & témoignage
L’institutrice de notre petit garçon, à l’époque âgé de 4 ans, nous interpelle très rapidement car il a vraiment beaucoup d’énergie. Il est vite mal influencé selon elle par un de ces copains tout aussi énergique que lui. Ils font les 400 coups ensemble. A 4 ans, il est déjà convoqué chez la directrice de l’école pour des bêtises. Honnêtement, nous en rigolions parce que ses bêtises restaient drôles et mignonnes.
Le temps passe. Il est encore très jeune et pourtant il insiste à de nombreuses reprises pour que nous l’inscrivions dans un cours de tennis. Après l’avoir laissé mijoter plusieurs mois, c’est chose faite. Il est le plus petit de son cours. Il adore y aller. Il est même plutôt bon. Mais, à chaque session, j’ai peur qu’un de ses camarades se prennent sa raquette sur la tête. Dans la file, les enfants attendent patiemment leur tour pour taper dans la balle. Sauf, ce petit garçon qui saute littéralement dans tous les sens en faisant bouger sa raquette en l’air. Il bouge, il sautille vraiment dans tous les sens. Nous nous disons qu’il est encore fort jeune et que c’est normal. Nous commençons la thérapie myofonctionnelle qui va durer pendant plusieurs mois. Le motif de consultation était qu’il suçait son pouce et avait cette tendance agaçante de baver pendant les repas. « Louis …ta baaaaaave !!!». Nous constatons déjà que ses dents et son palais sont déformés par son pouce ! Il était temps de faire quelque chose.
Un mois après sa frénectomie et la thérapie myofonctionnelle mise en place, son institutrice nous interpelle en nous disant qu’elle le trouve plus calme. A l’époque, je n’ose pas lui dire qu’il y a eu une frenéctomie et que c’est grâce à cela que son comportement s’est amélioré. Quatre mois plus tard, nous rentrons en Belgique pour les vacances d’été. Ses grands-parents qui le trouvaient aussi assez énergétique, le trouvent métamorphosé. En deux phrases, je réponds « Il peut maintenant maintenir sa langue au palais, et donc dormir la bouche fermée ». « Il a retrouvé un sommeil avec une respiration 100% nasale » Au fond de moi, je suis persuadée que nous lui avons évité un diagnostic de TDAH.
Le SAOS une raison majeur de troubles du comportement ?
Le syndrome des apnées du sommeil est probablement la raison majeure pour laquelle les adolescents et les enfants ont des troubles du comportement et des apprentissages. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, plus de la moitié d’entre eux dorment la bouche ouverte.
Alors qu’attendons-nous pour passer des polysomnographies à TOUS ces enfants petits et grands? Qu’attendons-nous pour les traiter et les guérir de ce syndrome d’apnée du sommeil qui date probablement de leur naissance ? Qu’est-ce que le médecin attend ? Oh mon dieu, que les parents et les enfants gagneraient du temps et du confort de vie si tous ces enfants étaient traités comme il se doit. Quelle économie incroyable pourrait faire la Sécurité Sociale s’il y avait un suivi de la croissance crânio-maxillo-faciale dès la naissance avec des dépistages réguliers de la respiration buccale et une recherche systématique des dysfonctions et restrictions qui y sont associées !
Références
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Sutherland, Kate, et al. “Oral appliance treatment response and polysomnographic phenotypes of obstructive sleep apnea.” Journal of Clinical Sleep Medicine 11.8 (2015): 861-868.
*Escobar, Lina, Héctor L. Rodriguez, and Jaime E. Castellanos. “Attention-deficit/hyperactivity disorder symptoms can be reduced by effectively treating obstructive sleep apnea with oral appliances: a hypothesis.” (2021).
Claire :
Vous m’avez éveillé aux freins restrictifs et je ne cesse d’en apprendre en vous lisant. MERCI MERCI pour ce travail de recherche. En espérant que les choses changent.
Isabelle Cote :
Merci beaucoup pour votre message Claire, cela me touche beaucoup! C’est avec grand plaisir d’aider à la prévention médicale, les choses changent, oui!
Alexandra :
Mon fils de 26mois a depuis tout petit un frein de langue mais peu restrictif .. nous l’avons diagnostiqué plutôt tard vers ses 8/9 mois car je sentais que l’allaitement n’était pas optimal (pas de prise de poids dans les 10 premiers jours par exemple mais résolu ensuite pas des compressions du seins pour maximiser le transfert de lait et après j’avais plutôt un ref ) , il avait également un reflux je pense et était bien en hyperextension vers l’arrière . A 8/9 mois ce n’est plus vraiment le moment de faire de frenectomie m’avait on dit … Il vaut mieux attendre le début de l’élocution et regarder si cela a un impact et la oui envisager une freno . Il a commencé quelques mots a 18 mois et la s’exprime plutôt bien pour son âge … Nous faisons de la chiro depuis ses 6 mois et tous les 3 mois maintenant. Je pense qu’il ne se repose pas correctement et dort très souvent la bouche ouverte , il fait du bruit lorsqu’il dort aussi . Quand il était tout petit je n’osais pas masser sous le menton car j’avais peur que cela le réveille (le moindre stimulus le réveillait) . A présent cela fait plusieurs nuits que j’essaye mais dès que j’enlève le doigt la bouche se rouvre , j’imagine qu’il faut continuer … Mais j’imagine que cela n’est pas suffisant…dois je consulter un/une orthophoniste ? Un/une ORL ?
(Nota : il tête toujours quand je suis là pour les endormissements sieste et nuit et a toujours une tétine )
Isabelle Cote :
Bonjour Alexandra, un frein restrictif n’a pas qu’une mauvaise élocution comme conséquence, donc il n’est pas nécessaire d’attendre qu’il parle. Par contre, envisager des exercices et thérapie myofonctionnelle pourrait vous aider. Dans tous les cas, la frénectomie nécéssite une préparation et un suivi par la suite. N’hésitez pas à contacter un professionnel formé par l’Institut ici: https://www.auseinendouceur.com/annuaire-des-professionnels/
Nawel :
Ma filles ,2 ans et demi ,dort la bouche ouverte ,j’avais des problèmes d’allaitement car elle avait un frein de langue antérieur résolu maintenant ,le hic c’est que sa bouche est tout le temps ouverte ,hypertrophie des amygdales ,palais étroit,une première carie , problème de langage je dois a chaque fois lui corriger ses phrases mais elle oublie bcp ,dois je penser au frein posterieur ? Merci beaucoup PS:a qui je dois m’adresser en France ?
Isabelle Cote :
Bonjour, merci pour votre message. Je comprends la situation et votre inquiétude. Bravo pour votre mise en action afin d’aider votre fille.
La première chose à regarder sont ses voies respiratoires supérieures, c’est-à-dire, faire le bilan de ses amygdales et ses végétations et agir si nécessaire.
Le temps de prendre rdv chez l’orl, elle peut déjà prendre rdv en therapie myofonctionnelle (kiné maxillo faciale ou orthophoniste) pour rééduquer sa respiration nasale et les fonctions linguales et la position de sa langue au repos.
Et alors oui, penser à un frein postérieur (mais après rééducation maxillo-faciale). D’abord il faut rééduquer tout ce qu’on peut rééduquer.
Je vous laisse le lien vers l’annuaire des professionnels ayant été formés par l’Institut:
https://www.auseinendouceur.com/formations/
Nous vous envoyons plein d’ondes positives pour la suite. À bientôt!
Cadoux :
Bonjour,
Je suis tombée sur votre article par hasard! Mon fils de 4 ans est peut-être TDAH (trop petit pour un bilan complet) mais il dort avec une tétine (impossible de lui enlever) et donc problème de placement de langue, déformation du palais, suivi ortho pour un retard de langue (presque résolu) et une consult chez un ORL avec des végétations mais pas très importantes donc pour le moment pas d’ablation prévu… il dort la bouche ouverte, ronfle, transpire et grinces
des dents. Pensez-vous que si j’arrive à lui enlever la tétine cela pourrait améliorer son sommeil et donc peut-être lui éviter un diagnostic de TDAH?
Merci d’avance
Isabelle Cote :
Bonjour, merci pour votre message. C’est sûr que d’arrêter la tétine l’aidera pour plein de chose. De plus, il serait important de faire une évaluation pour voir s’il a un ou des freins restrictifs. Aussi, faire de la thérapie myofonctionnelle (avec une orthophoniste par exemple) pour lui réapprendre à placer sa langue au palais et à dormir la bouche fermée. Je vous laisse le lien vers les professionnels formés par l’Institut: https://www.auseinendouceur.com/annuaire-des-professionnels/
Je vous invite également à lire les autres articles de notre blog et écouter nos podcasts que vous trouverez sur le site Internet de l’Institut. À bientôt!
Nathalie :
Bonjour,
J’ai lu avec intérêt votre article. Maman d’un petit garçon diagnostiqué TDA et traité par méthylphénidate (avec effet spectaculaire sur les symptômes) et mélatonine (avec amélioration frappante du sommeil), je suis un peu intriguée par les études que vous mentionnez. Mon fils ne présente pas, a priori, de troubles obstructifs ou d’apnée du sommeil mais il est vrai que c’est une piste intéressante.
Je reste sur ma faim parce que ce que vous présentez comme une démonstration de lien de cause à effet, par Escobar et al. 2021 , n’est en fait qu’une hypothèse avec aucune confirmation ou infirmation de cette hypothèse : l’autrice n’a pas réalisé de travail expérimental permettant de conclure dans un sens ou l’autre, elle propose une démarche expérimentale théorique qui pourrait permettre d’explorer cette hypothèse, sans rien de concret à ce jour.
Ma question est donc, avez-vous des références d’études scientifiques où le traitement des troubles obstructifs / apnées du sommeil, chez des enfants TDAH, permettrait de diminuer voire de faire disparaître les symptômes ?
Merci pour votre contenu,
Nathalie
Isabelle Cote :
Bonjour, merci pour votre message! Caroline n’a pas pu aborder toutes les études à propos du sommeil et du TDAH, mais via ce lien, vous pouvez les retrouver et cela renforce encore plus ses propos : https://www.sleepclinic.be/pediatrie/troubles-de-lattention-avec-ou-sans-hyperactivite-tdah/
Romain :
Bonjour,
Je viens à peine de me renseigner à 20 ans sur le problème de mon frein restrictif. Je remarque donc que la plupart de mes symptômes on un lien avec mon frein restrictif trop court ( jamais consulte pour opération ) notamment l’apnée du sommeil et du coup qui a d’après ce que je lis un lien avec mon manque de concentration, mon hyper activité mon probable TDAH. Je me pose donc une question si je me fais opérer et que je n’ai plus de SAOS vais-je retrouver un meilleur niveau de concentration et ne plus avaler de TDAH
Isabelle Cote :
Bonjour, merci pour votre message. L’opération seule ne viendra probablement pas à bout de tout cela. Il faut une préparation avant, et une rééducation de la langue et la respiration ensuite. Je vous invite à trouver une orthophonique qui pourra vous aider pour de la thérapie myofonctionnelle en parallele. Vous pouvez commencer par regarder ici: https://www.auseinendouceur.com/annuaire-des-professionnels/
qsdf :
Ma neuropsy que je vais voir pour le TDAH m’a dit que je devrais me faire tester pour l’apnée du sommeil, au moins pour éliminer cette possibilité, parce que certains de mes symptômes lui faisaient penser à ça. Je vais voir mon généraliste pour lui en parler car c’est à lui de faire l’ordonnance, et il me dit qu’il y a une mode en ce moment avec l’apnée du sommeil mais que lui n’y croit pas. Il me dit de continuer avec la remédiation cognitive pour le TDAH et on verra si ça fonctionne. C’est complètement à l’envers. On ne fait pas des mois de remédiation cognitive pour vérifier si on a ou pas un TDAH et peut être perdre des mois de traitement pour rien. On va se faire tester pour l’apnée du sommeil, ça dure juste une nuit. En plus je sais que si la remédiation cognitive ne marche pas il pourrait me dire que je suis simplement chez un mauvais thérapeute, ou alors que j’ai mal fait les exercices.
Caroline de Ville :
Merci pour votre partage. J’ai envie de vous dire de changer de médecin généraliste lol. Les apnées du sommeil ne sont rien d’une mode. Voici toutes les études cliniques via ce lien : http://www.sleepclinic.be/documentation/ C’est honteux de les ignorer. Vous pouvez aussi entrer en contact avec l’équipe du Dr Wulleman (médecin interniste) fondateur de la sleepclinic pour vous faire tester. Ils sont formidables. Il faut trouver la/les cause(s) profondes du TDAH (la respiration, l’alimentation, l’environnement, l’équilibre des neurostransmetteurs en médecin fonctionnelle et nutritionnelle). Je n’ai pas peur de dire qu’il est possible de guérir du TDAH avec une prise en charge multidisciplinaire qui prend en charge ces causes profondes. Vous avez raison d’être déterminer pour y arriver. Force, courage et persévérance. De tout coeur Caroline
lingualefrenectomie :
Bonjour.
J’ai lu avec attention votre article.
Depuis peu, j’ai commencé à me renseigner plus profondément sur les liens entre le TDAH et les troubles oro-myofonctionnels, la respiration buccale, etc… Il faut savoir que j’ai des problèmes attentionnels conséquents, une dyspraxie (déficience sur plusieurs champs : visuo-spatial, dysgraphie, mobilité) et une anxiété généralisée. Sans mettre la totalité de mes problèmes sur le dos de ces troubles, je pense qu’il doit y avoir du vrai pour une bonne partie.
J’ai subi l’avulsion de deux de mes prémolaires de mon arcade dentaire supérieure à l’âge de 13 ans. On m’a dit que c’était la seule solution. On m’a rétracté la mâchoire et la mandibule sans jamais s’intéresser à mes problèmes de posture linguale. Mon palais est dorénavant étroit et il m’est difficile de positionner correctement ma langue au palais. J’avais en réalité un frein de langue restrictif depuis tout petit et jamais l’orthodontiste n’y a fait attention.
J’ai découvert tout ce monde nouveau depuis à peu près 2 an et demi. Je suis suivi par l’équivalent d’un thérapeute myofonctionnel (kiné oro-maxillo-facial) depuis environ la même période et j’ai subi une frénectomie il y a environ 2 ans. Découvrir toutes ces associations a véritablement changé ma vie. J’avais de graves difficultés pour respirer convenablement par le nez, puisque je n’avais pas respiré avec depuis plus de 10 ans. En étant en errance médicale j’ai finit par me faire conseiller une turbinoplastie chez un praticien ORL compétent. Je l’ai réalisée il y a 6 mois. Néanmoins, j’ai toujours d’importants problèmes de sommeils, des difficultés d’endormissement, etc… . Je pense que ce n’était pas une bonne solution et j’aurais aimé que quelqu’un me redirige vers quelque chose de moins invasif. J’avais réalisé une polysomnographie il y a un peu plus d’un an mais elle n’avait rien détecté de précis, on m’avait fait entendre que les conséquences étaient plus “psychologiques”.
Une personne de confiance, sur quora, m’a donné les coordonnées de différents Dr. spécialisés dans les conséquences des extractions de prémolaires et je compte prendre rendez-vous avec (un ORL, un orthodontiste, et un chirurgien maxillo-facial). Néanmoins, je suis toujours perdu sur ce qu’il doit être fait en priorité sur mes problèmes. J’ai l’impression de ne pas avoir de traitement coordonné et adapté spécifiquement, et que surtout, j’avance par tâtonnement alors que mon problème est tout de même assez grave. Je suis donc un peu perdu.
P.S. : Par ailleurs, je préfère préciser que je suis déjà allé voir un orthophoniste (rien qu’une fois), mais que cette personne n’était pas au fait de ces nouvelles données, à part de déconseiller l’avulsion des dents de sagesse.
Merci de m’avoir lu.
J’ai créé une adresse email précisément pour ce message dans le but de garder mon anonymat.
Caroline de Ville :
Bonjour, merci pour ton témoignage. Beaucoup de personnes sont errance médicale depuis de nombreuses années comme toi. Et j’en suis vraiment désolée. Le TDHA, c’est 3 piliers: la respiration, l’alimentation et l’environnement.Pour l’alimentation, je te recommande le livre passionnant du Dr Stéphane Résimont “Pleine santée”. Pour la respiration, je te recommande de prendre rdv avec l’équipe de la sleepclinic.be qui pourra compléter le bilan oro-myo-facial avec son équipe partout en France et en Belgique et online. Les polysomnographies en milieu hospitalier ne vont pas voir l’effort respiratoire et ne s’alerte que lorsqu’il y a plus de 15 apnées. Lorsqu’elle est négative en milieu hospitalier, cela ne veut donc rien dire. Je te recommande à nouveau la sleepclinic.be. Il faudra attaquer tout cela de toute facon d’un point de vue oro-myo-fonctionnel, tensionnel (avec les thérapeutes manuels et posturologues), alimentaire … Bon courage De tout coeur Caroline
Lebranchu :
Bonjour, les examens et diagnostics sont posés pour mon fils de 4 et demi: apnee du sommeil. Il aura donc amygdales et végétations d’enlever en septembre. Les symptômes étaient et sont ronflements, transpiration +++, plaintes de gènes aux repas.
Et nous voilà maintenant dans la phase où les troubles du comportement arrivent, nous ne reconnaissont pas notre enfants, ni à la maison ni à l’école ( mot fréquent du maître) avec irritabilité, violence, hyperactivité…. depuis 3 semaines.
Est ce qu’il y a aurait une solution pour qu’il soit plus détendu la journée, afin qu’il n’y ai pas trop de conséquences à l’école, d’ici l’opération ?
La réponse du chirurgien a été de prendre mon mal en patience… mais l’école a plus qu’une fratrie à s’occuper …
Merci de votre réponse
Laure
Caroline de Ville :
Bonjour Laure, merci pour ton message. Bien sûr qu’il y a des choses à faire à commencer par un bilan en TMf et une prise en charge. Regarde sur l’annuaire pour trouver quelqu’un d’informer dans ta région qui va pouvoir te référer aux bonnes personnes. Les prises en charge de l’apnée du sommeil est une prise en charge multidisciplinaire (fonction, tensions, emotions, …) et pas uniquement chirurgicale. De tout coeur courage Caroline