Pourquoi les bébés des tribus primitives partout dans le monde ne pleurent-ils presque pas ? Pourquoi ces bébés n’ont ni reflux, ni colique et encore moins de difficulté d’allaitement ? Quelle est l’alimentation de la maman allaitante de ces tribus ? Et finalement quelle est l’alimentation optimale pour la mère allaitante et les futurs parents ? Cette alimentation peut-elle éviter aux futurs bébés maladies et/ou déformations, des restrictions linguales par exemple ?
L’alimentation des futurs parents
Un ensemble de réponses concernant la problématique de l’alimentation des futurs parents réside dans le passionnant ouvrage de Weston A. Price : Nutrition and physical degeneration: a comparison of primitive and modern diets and their effects.
Weston A. Price
Weston Price est un dentiste et nutritionniste américain d’avant-guerre pas tout à fait comme les autres. En effet, il s’est demandé pourquoi les tribus primitives sans contact avec l’alimentation moderne restait en parfait santé. Il a été impressionné de constater que les naissance de nouveaux-nés en très bonne santé sont rapides et sans assistance médicale. De plus, ces peuples primitifs ont tous, sans exception, de grande mâchoire et aucune carie dentaire. Pour affiner ces constats, il a voyagé à travers les 5 continents, observé différentes tribus primitives vivant loin du monde moderne, afin de comprendre leur alimentation et leur mode de vie.
Une alimentation enrichie pour les jeunes filles
Il découvre notamment que dans certaines tribus, les jeunes fille ne sont pas autorisées à se marier tant qu’elles n’ont pas bénéficié d’une alimentation spéciale et enrichie. Cette alimentation dédiée commence au moins 6 mois avant la possible confection d’un bébé. Cela permet de maximiser ses chances de naître en parfaite santé. Par ailleurs, il réalise des analyses entre les types d’alimention dites primitives et les aliments transformés de l’époque. La différence de concentration en minéraux et vitamines liposolubles est absolument considérable.
Vitamines liposolubles et minéraux
En effet, les aliments tirés des sols fertiles ou vivaient ces tribus primitives donnent une quantité incroyablement plus élevée en vitamines liposolubles (ADEK), en minéraux (calcium, phosphore, magnésium, iode) et en activateurs d’enzyme (présents uniquement dans les graisses animales).
Ils mangent tous de la viande (venant de pâturages verts et fertiles) et/ou du poisson sauvage. Ils en consomment même certains organes (le foie, les surrénales, la peau, les yeux). Toutes ces tribus vivent sur des territoires où les sols et les rivières sont riches. Enfin et surtout, ils n’ingèrent pas de sucre, d’aliment transformé et de farine blanche.
Cependant, lorsque ces tribus accèdent à la nourriture moderne, elles développent des maladies. Dès la première génération, les bouches se remplissent de caries, les mâchoires rétrécissent et les dents se tordent. Ils tombent malades. C’est à partir de ce moment-là également que les bébés naissent malades et déformés.
L’être humain fabrique ses maladies
L’être humain fabrique ses maladies par son mode de vie. Le processus est évitable pour les adultes comme pour les bébés. En effet, l’alimentation joue un rôle considérable dans la santé de tous.
Weston Price explique dans son livre que les défauts de structures ne sont généralement pas des facteurs héréditaires. Ils sont le produits de l’environnement dans lequel les futurs parents vivent. Il est possible de les réduire en prenant grand soin des futurs parents.
Dès qu’ils reçoivent à nouveau une alimentation riche, ils retrouvent la pleine santé. Aujourd’hui, les sols sont tellement appauvris que la supplémentation en minéraux et vitamines devient inévitable même si l’alimentation équilibrée.
L’alimentation de la maman allaitante
Le bébé se nourrit et se construit à travers le cordon maternel. Ensuite, il poursuit sa croissance à travers le lait maternel. L’alimentation des mères pendant l’allaitement est tout aussi importante qu’en préconception et pendant la grossesse. L’homo sapiens l’avait d’ailleurs bien compris. Les hommes et toute la tribu prenaient soin des femmes parce que, sans elles, le groupe ne peut pas survivre.
Les 40 premiers jours en postpartum
En Chine, il est de tradition que toutes les femmes de la famille (la grand-mère, la belle-mère, les cousines, les grandes-tantes, etc.) prennent soin de la mère qui vient d’accoucher. Le postpartum est du domaine de la sororité, c’est-à-dire une histoire de femmes qui se soutiennent entre elles. Toutes les femmes de la « tribu » s’assurent que la nouvelle mère ne manque de rien et qu’elle soit bien nourrie. La médecine Ayurvédique soutient que la santé future de la mère dépend de sa récupération durant les 40 premiers jours en postpartum et donc de son alimentation et du repos.
Quelle alimentation pour la maman allaitante ?
Tout d’abord, il faut des protéine au petit déjeuner. En effet, elles sont très importantes pour renforcer le système immunitaire, la réparation des tissus et la cicatrisation. De plus, elles permettent de rétablir des fonctions physiologiques optimales : la dé-gestation-restauration de l’utérus, le soutien aux hormones, la régulation des fluides, etc. Les protéines sont essentielles en postpartum.
Il est important de les mettre dans son assiette, le matin avant 10h parce que l’équilibre des neurotransmetteurs en dépend fortement. Par exemple, ce sont les protéines du matin que 80% du tryptophane utilise pour synthétiser la sérotonine qui devient ensuite mélatonine.
Sérotonine et mélatonine
Lorsqu’on n’a pas de mélatonine, le sommeil n’est pas réparateur. En effet, on ne s’endort pas, on se réveille la nuit, on ne rêve pas et on ne fixe pas la mémoire à long terme. Par ailleurs, la mélatonine de la maman passe au bébé à travers le lait maternel. Or le manque de sérotonine donne de la dépression chez les enfants tout comme chez les adultes. La tyrosine est également un précurseur des neurotransmetteurs, comme la dopamine et la noradrénaline, qui joue un rôle dans l’humeur, l’attention, la motivation, la mémoire.
Traditionnellement, en Chine, les mères en postpartum mangent 8 à 10 œufs par jour. Pensez aux œufs à la coques, aux omelettes, c’est aussi facile à faire que du porridge.
L’importance des bons gras
Un régime riche en graisse saturées et en acides gras omégas (acide arachidonique et DHEA) est indispensable. Il va falloir aimer les bons gras. En effet, ces acides gras sont aussi importants pour la mère que pour le bébé. Ils passent à travers le lait maternel. Leur rôle est primordial dans le développement du système nerveux du nouveau-né. D’ailleurs, une grande partie des oméga 3 de la mère sont déjà transmis au bébé pendant la grossesse. Aussi, il est nécessaire de maintenir les réserves de la maman sinon elles s’épuiseront très vite.
Stimuler le métabolisme par l’alimentation de la maman qui allaite
Ces bons gras sont important également pour la mère. Ils vont stimuler son métabolisme afin que le corps puisse progressivement retrouver son poids de santé. Et oui, manger de bons gras fait perdre du poids ! C’est d’ailleurs à cause du manque de gras que beaucoup de régimes échouent.
Ils aident également à construire un système immunitaire sain. Ils améliorent la circulation. Ils sont de plus indispensables pour stabiliser les membranes des cellules. Vous pouvez prendre tout les vitamines et minéraux de la terre, si les membranes cellulaires sont rigides par manque de gras, rien ne passera.
Si vous souhaitez aller plus loin concernant les processus physiologiques associés aux bons gras, ne manquez pas la lecture de ce post du Dr Stéphane Résimont.
Alimentation réconfortante, molle, douce et savoureuse
Pour une fois, je vais écrire, que l’alimentation molle est un avantage durant le postpartum. Elle va faciliter la digestion qui n’est pas prioritaire par rapport aux réparations et à la régénération du corps.
Quant aux liquides, ils aident à restituer les réseves perdus pendant l’accouchement et soutiennent l’allaitement. Les porridges, les soupes, les tisanes et les bouillons sont donc à privilégier. Ils sont faciles à digérer, chauds, goûteux et réconfortants.
Les jus de légumes et de fruits frais faits à l’extracteurs sont aussi intéressants. En effet, ils sont assimilés instantanément grâce à l’absence de fibre et sans mobiliser la digestion. Ils offrent un excellent apport rapide de vitamines, minéraux et en enzymes. Ils sont considérés comme de véritables boosteurs d’énergétiques. Prenez-les à température ambiante.
Utilisez les épices pour le goût, le réconfort, leurs effets énergisants, anti-inflammatoires et anti-oxydants, par exemple : le gingembre, la cannelle, le curcuma, le cumin, la cardamome.
Comment soutenir concrètement par l’alimentation les mamans qui allaite ?
Aujourd’hui, les nouvelles mères sont souvent sans tribu, sans aide, sans support extérieur. Les familles vivent sur des territoires éloignés. Alors comment faire pour éviter aux nouvelles mamans de cuisiner ?
Le mealtraining
Le “mealtraining” tient une place tellement importante aujourd’hui dans le bien-être de ces mamans. Laissez cuisiner les nouveaux villages : les voisins, les collègues, les amis… Le principe est assez simple. Les nouveaux parents laissent une glacière devant leur porte de maison et le village dépose chaque jour un repas prêt à manger sans les déranger. Un retour à la tribu qui prend soin de l’alimentation de la mère allaitante.
Pendant la grossesse, vous pouvez aussi planifier les 6 premières semaines du postpartum et remplir votre congélateur et vos armoires de petits plats savoureux prêts à être réchauffé.
A la maison, une action imparfaite est toujours mieux que rien du tout. Si vous aimez les carottes crues, mangez-en. Si vous n’aimez pas les tisanes de fenouil, ne vous forcez surtout pas.
Manger quand on a un nourrisson
Oubliez les notions de petit-déjeuner, dîner, souper. Mais mangez quand vous avez faim tout au long de la journée. Le matin mettez des protéines dans votre assiette. Elles feront véritablement la différence en pospartum . Les œufs sont particulièrement faciles à cuisiner. Le bouillon de poulet ou le repas de la veille peut-être réchauffé.
Assaisonnez tout ce que vous mangez (soupes, porridges …) avec des huiles d’assaisonnement : huile de lin, de colza, noix, noisette, caméline, argan, olive. Pour vos en-cas, utilisez les smoothies, les porridges, du thé avec ghee et miel.
Des soupes, des bouillons, des porridges, des boissons chaudes réconfortantes, des petits plaisirs sains. Et puis si vous vous réveillez affamée à 3 heures du matin, prenez un bon mug de lait d’or.
L’alimentation de la maman allaitante et des futurs parents est le véritable pilier de la une grossesse, de la naissance et de l’allaitement afin d’assurer la santé du bébé et de sa maman. L’ensemble des tribus primitives le savent depuis la nuit des temps. Il est de notre devoir en tant que société d’en prendre conscience !
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