Allaiter fait mal ? Allaiter est fatiguant ? Allaiter déforme la poitrine ? Que sais-je encore…
Les fausses croyances autour de l’allaitement sont nombreuses et l’imagination fertile. Dans ce blogpost, j’aborde 7 des fausses croyances les plus répandues et vous explique pourquoi elles sont infondées.
Allaiter c’est fatiguant ?
Beaucoup de mamans m’ont dit « Le médecin m’a recommandé d’arrêté d’allaiter parce que j’étais trop fatiguée ». La question qu’il faut se poser est la suivante : Une maman qui n’allaite pas, est-elle vraiment moins fatiguée ? En effet, il est évident que l’arrivée d’un nouveau-né et les changements de vie que cela impose à la maman ainsi qu’au reste de la famille sont fatiguants. Accueillir un petit être 100% dépendant de son papa et de sa maman n’est évidemment pas sans conséquence.
Mais le corps s’adapte naturellement à cette situation grâce à l’ocytocine, une des hormones principales de l’allaitement, qui entre en jeu dès la grossesse. La production d’ocytocine augmente considérablement pendant l’allaitement. Elle a la caractéristique d’être relaxante et reposante. Ainsi la maman qui allaite va avoir tendance à prendre ce temps d’allaitement comme un temps de repos et de relaxation, voire même de somnolence. Cette hormone aide également la maman à se rendormir beaucoup plus vite la nuit après la tétée. Elle agit comme un petit somnifère naturel car l’ocytocine induit un repos réparateur.
Par ailleurs, dans le lait maternel se trouve entre autres de la mélatonine produite par la mère allaitante le soir, une hormone qui induit le sommeil. Elle est ingérée par le bébé par l’intermédiaire du lait maternel va aider bébé à s’endormir le soir et se rendormir plus vite la nuit entre les tétées. De plus comme le lait maternel est plus digeste que le lait artificiel, le bébé allaité a tendance à avoir une digestion plus facile. Il peut ainsi profiter d’un sommeil de meilleure qualité. C’est pour ces raison que l’alimentation de la maman allaitante est primordiale.
Enfin, plusieurs études scientifiques montrent que la maman allaitante est souvent moins fatiguée que la maman qui n’allaite pas.
Le bébé allaité devient dépendant de sa maman
On entend souvent que le bébé allaité devient très dépendant ce qui induit de la fatigue physique et morale pour sa maman.
Il faut garder en tête que l’on ne « gâte » pas un bébé de quelques semaines ou de quelques mois. Il faut fermer les yeux et imaginer la situation de ce bébé qui pendant 9 mois a été dans le confort et la chaleur du ventre maternel pour se retrouver soudainement à l’extérieur. C’est pour lui un monde nouveau et inconnu. Les premièrs mois après la naissance sont d’ailleurs appelés le 4e de grossesse. Bébé a besoin d’être rassuré et réconforté. Le fait de rester prêt de lui et de répondre rapidement à ses besoins sont aussi importants que les soins quotidiens qui lui sont prodigués.
Là encore, les études scientifiques prouvent qu’en répondant rapidement aux besoins des bébés ceux-ci deviennent de jeunes enfants qui ont confiance en eux et abordent sereinement le monde extérieur. En d’autres mots, ils deviendront ensuite des adultes sûrs d’eux et indépendants. A l’inverse, les bébés qu’on laisse pleurer sont sujets à des niveaux de stress élevé.
Le bébé allaité ne fait pas ses nuits
On pense souvent que tant qu’un enfant est allaité, il ne fera pas ses nuits. Cette fausse croyance provient du fait que le lait maternel se digère plus vite que le lait artificiel lançant croire que l’espace entre deux tétées sera plus court chez le bébé allaité. Aucune étude ne prouve ce phénomène.
Rappelez-vous que l’ocytocine et la mélatonine induisent un endormissement plus rapide et une meilleure qualité de sommeil pour le bébé et sa maman. La prolactine sécrétée également pendant l’allaitement modifie le cerveau de la mère. Ces modifications permettent à la mère d’avoir en autre un sommeil plus réparateur entre les tétées.
Dans la pratique, si un bébé a ce besoin de succion pour passer d’un cycle du sommeil à l’autre, il n’y aura pas de différence qu’il prenne le sein ou le biberon.
C’est pourquoi, il est intéressant de comprendre les cycles du sommeil de bébé pour ne pas confondre les petits bruits qu’il peut faire en phase de sommeil léger avec un besoin de boire. Si vous voulez mieux appréhender cette question du sommeil, je vous invite à écouter mon podcast sur le sommeil du bébé allaité.
Ecouter le Podcast n° 7 – Le Sommeil du bébé allaité et de sa maman
Allaiter « abîme » la poitrine
Ce n’est pas la durée de l’allaitement qui génère un changement de forme des seins mais la grossesse et l’accouchement. En effet, déjà la grossesse impose des changements physiologiques rapides et conséquents à la poitrine notamment pendant le premier trimestre. Si cette augmentation peut être graduelle pour certaines mamans, elle peut aussi être très soudaine et forte pour d’autres. Chaque cas est particulier.
Ces modifications sont provoquées par la prolactine qui prépare la glande mammaire à la naissance. C’est bon signe.
Nous sommes souvent bien mal préparées au fait qu’après une grossesse le corps est profondément transformé que ce soit au niveau des seins, des hanches ou du ventre et, comme mentionné précédemment, même le cerveau d’une mère se modifie.
Quand on allaite on ne contrôle pas les quantités de lait bues par bébé
Ne regardez pas le bébé de la voisine ! Il peut prendre le sein 6x par 24 heures quand votre bébé en prendra deux fois plus. Si ce bébé est calme, ne présente pas de signe de frustration après chaque tétée et une courbe de croissance harmonieuse, que ses langes sont bien mouillés, cela signifie qu’il boit suffisamment.
Il n’est pas nécessaire de mesurer les quantités bues pour savoir si bébé est en bonne santé. L’instinct de la mère restera toujours le meilleur moyen de savoir si bébé boit bien.
Le peser trop souvent peut être finalement trop stressant. Il n’est surement pas nécessaire de le faire tous les jours. Une fois par semaine maximum dans les premières semaines, puis une fois tous les 30 jours après 5 mois, est amplement suffisant. Garder en tête que chaque bébé a un rythme différent. Ce qui est important n’est pas que bébé soit sur la grande ou la petite courbe de croissance mais que cette courbe soit harmonieuse et qu’il soit « happy » .
Je peux ne pas produire assez de lait pour mon bébé
Souvenez-vous que chaque mère est différente et ces différences sont physiologiques. La capacité de « stockage » maximale du lait maternel n’est pas la même pour toutes. Certaines vont avoir des petits « réservoirs » et d’autres de plus grands. Mais le corps est bien fait. Le lait maternel est produit de manière continue et graduelle en adéquation avec le rythme des tétées de bébé. Si ce rythme naturel est respecté, « le réservoir », petit ou grand, ne sera jamais vide.
Une maman qui a une plus petite capacité mammaire donnera simplement le sein plus souvent à son bébé. Mais sur une période de 24 heures, les deux mamans produiront finalement la même quantité de lait.
Encore une fois, on constate que le corps s’adapte parfaitement aux besoins du bébé. C’est pourquoi il est essentiel de comprendre et respecter la physiologie de l’allaitement pour allaiter en toute sérénité. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à lire mon article sur l’allaitement à la demande.
Quand maman allaite, papa est moins investi auprès de bébé
Naturellement, bébé est très attaché à sa maman. Elle est sa source de nourriture et il a été porté par sa maman pendant 9 mois. Mais les moyens et solutions pour investir Papa auprès du bébé allaité sont multiples.
Le bébé a certes ce besoin d’être nourri par la mère mais il y a aussi ce besoin de nourrissage affectif qui va être comblé par la maman et le papa. Cette nourriture affective est tout aussi important que la nourriture liquide. Le père pourra aussi prendre part aux tétées en amenant le bébé vers sa mère pour téter, en s’asseyant à côté d’elle pendant qu’elle allaite… La papa peut aussi faire du peau à peau avec bébé, le porter, le changer, lui parler, danser avec lui … Les possibilités d’interagir avec un bébé sont multiples et ne passent certainement pas que par le sein.
Le Papa joue aussi un rôle essentiel de soutien car il permet à la maman de pouvoir allaiter sereinement et avoir du temps avec son bébé. En effet, plus il est investi dans le quotidien de la famille, plus la mère allaitante peut envisager le temps d’allaitement comme un temps de repos.
Vous l’aurez compris, si la physiologie de l’allaitement est respectée, allaiter est tout naturel. Toutes les mamans sont capables d’allaiter. Si vous souhaitez aller plus loin dans votre compréhension du rôle de l’ocytocine, de la prolactine, du sommeil de bébé et de l’allaitement à la demande, je vous invite à suivre mon accompagnement de soutien à l’allaitement. Découvrez le !