La naissance : un voyage sacré
Donner naissance, c’est comme partir en voyage. Mais ce n’est pas n’importe quel voyage. Je vous parle d’un voyage sacré, unique et merveilleux. Un voyage dans lequel vous invitez votre bébé. Un voyage durant lequel vous pourrez compter sur le soutien de votre compagnon de naissance. Je vous propose ici une autre vision de la naissance. La vision d’un voyage sacré…
Enfanter dans le vortex de la naissance
Accoucher dans le vortex de la naissance est une nouvelle expression émise par Karine, une sage-femme canadienne. Le vortex est un tourbillon creux, qui ne prend naissance que sous certaines conditions. Pour créer ce vortex de la naissance, la mère devra se connecter à son cerveau reptilien durant la naissance de l’enfant. Ce cerveau reptilien, ou primitif ou archaïque, est vieux de 400 millions d’années. Il est le plus vieux de nos 3 cerveaux. C’est le cerveau de l’instinct pour manger, boire, respirer, faire battre notre cœur et… enfanter. Contrairement au système limbique issu de notre 2e cerveau apparu avec les mammifères dont nous faisons partie, ce cerveau reptilien fait complètement abstraction des émotions et des réactions d’alarme et de stress qu’elles entraînent.
C’est en se laissant emporter dans le vortex de la naissance que la femme donnera naissance à son bébé dans son inconscient, dans une autre réalité. Mais pour rejoindre ce vortex de la naissance, elle devra se sentir prête à faire ce grand saut, prête à enfanter. Elle devra se sentir confiante et soutenue par les personnes qui l’entourent. Sans cela, elle ne pourra pas entreprendre ce voyage de l’enfantement. Ce lâcher prise complet est d’une importance primordiale pour enfanter en douceur. C’est une histoire d’hormones, d’endorphines et de d’ocytocine qui sont des hormones antidouleur puissantes et les hormones de la confiance en soi. C’est donc en se laissant emporter dans le vortex de la naissance que la femme pourra baigner de manière juste et incroyable dans ces hormones.
Les étapes holistiques de la naissance
Ce vortex de la naissance évolue avant et pendant l’enfantement. Ces étapes holistiques de la naissance sont nées de l’expérience de Whapio Diane Bartlett, une sage-femme.
La nidification
Tout d’abord, pendant le 3e trimestre de grossesse, la maman se prépare. Elle s’assure que tout soit prêt pour ce bébé qui sera bientôt là. Elle fait son nid comme un oiseau qui prépare le sien pour pondre ses œufs. La chambre de l’enfant est prête, le frigo est rempli. Elle devient aussi plus casanière. Elle peut déjà parfois ressentir les premières vagues et avoir perdu le bouchon muqueux. La barque est donc prête à partir pour ce beau voyage qu’est donner naissance à son bébé.
L’embarquement
Ensuite, après s’être assurée que ses éventuels autres enfants seront bien pris en charge, la maman embarque. Cette fois, les vagues sont bien là. Elle est excitée ou bien stressée. C’est la phase initiale de ce beau voyage. Elle règle sa barque et prend bien les vagues. Encore énergique et souriante, elle prend le temps de prévenir les personnes qui l’accompagneront dans ce voyage (sage-femme, doula…). La maman aime partager avec ceux qui l’accompagnent ce qu’elle ressent. Elle est encore insouciante, loquace et enthousiaste. À ce moment, les contractions durent entre 30 et 45 secondes toutes les 5 à 10 minutes, jusqu’à 4 ou 5 cm de dilatation.
Alors que la barque s’éloigne, les vagues deviennent de plus en plus puissantes. La femme, elle, rejoint petit à petit ce fameux vortex de la naissance. Elle s’éloigne petit à petit. Son col s’efface et s’ouvre. Son envie de parler et de partager ses sensations disparaît. Elle est concentrée sur sa barque et sur les vagues qu’elle traverse. Le voile est proche, ce voile qui la sépare du vortex de la naissance, et elle est prête à plonger.
Elle plonge dans son vortex de la naissance, cet état de conscience modifié induit par les endorphines qu’elle sécrète naturellement si elle se sent soutenue et confiante. Lorsqu’elle passe ce voile, la mère reste consciente de tout ce qui se passe dans la pièce. Elle ne répond plus mais entend tout ce qu’on lui dit. À ce moment-là, les contractions durent 60 secondes et arrivent toutes les 5 minutes.
La montagne
Après être passée de l’autre côté du lac, la maman arrive sur la montagne. Elle a réussi à passer le voile. Cherchant le contact avec son compagnon de naissance, elle s’assure qu’il est bien là pour la protéger. Elle est plus que jamais reliée à son bébé et à son compagnon. Par des murmures, des gestes tendres, elle a toujours besoin d’être soutenue. Elle ne répond pas. Le regard suffit. Les vagues déferlent contre la montagne. À ce moment-là, son col passe de 5 à 8 ou 9 cm. Les contractions durent entre 60 et 90 secondes. Gravir cette montagne devient difficile et intense.
L’assignation
La mère est proche du sommet de la montagne mais les vagues sont plus fortes que jamais. Elle a l’impression qu’elle n’y arrivera jamais. Les doutes apparaissent car elle n’est pas sûre d’y arriver. Elle a besoin plus que jamais du soutien de son compagnon pour la rassurer et entendre qu’elle peut le faire. Son col est ouvert à 10 cm. C’est le couronnement. Les contractions durent plus de 90 secondes et arrivent toutes les 3 ou 4 minutes. Peu importe comment la mer se montre : calme, douloureuse, parfois même orgasmique. Peu importe, la mère est faite pour enfanter et elle le fait parfaitement.
La quiétude
Alors que la tempête s’est complètement calmée, la mère est à dilatation complète. Elle est au sommet de la montagne et elle contemple la beauté du paysage. Fière d’être arrivée au sommet, elle est en communion parfaite avec ce paysage, son bébé, son compagnon de naissance. Elle se repose parfois dans les bras de son compagnon. Elle reprend des forces. Certaines mères se reposent 5 minutes et d’autres une heure. Cela dépend.
Les hautes vagues
Après ce temps de repos, ce temps de contemplation, les vagues reprennent de plus belle pour amener le bébé vers le bas. Il est temps de redescendre la montagne et d’attraper la marée haute. La maman sent son bébé contre son périnée. Son compagnon de naissance peut voir l’enfant aussi. À ce moment, il y a une montée d’adrénaline qui ramène la mère sur terre. Elle va guider son bébé. Comme si elle voulait le faire sortir d’un long tunnel. Elle est en communion parfaite avec lui. Guidée par son instinct, elle pousse si elle a envie de pousser. Contrairement à ce que l’on croit, il n’est pas nécessaire de lui dire qu’elle doit pousser. Elle est en plein couronnement.
L’émergence
La tête du bébé est déjà bien sortie. La mère est de plus en plus présente. Toujours entraînée par la poussée d’adrénaline, elle va aller chercher l’enfant. Elle aura aussi une énorme poussée d’ocytocine qui va la mettre en état d’alerte et de vigilance. Elle sait ce qu’elle doit faire sans confusion, sans hystérie. La mère va chercher son bébé seule. Elle n’a pas besoin d’aide.
Le retour
L’enfant est né. Il fait connaissance avec sa mère. Ils s’organisent ensemble. Les 10 premières minutes sont généralement calmes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ils ne font rien d’apparent. C’est une phase de quiétude. Le taux d’ocytocine est énorme. Cette ocytocine est extrêmement importante. Elle permet de mettre le mamelon de la maman en érection et de réchauffer son corps, qui maintiendra la température du bébé constante. Elle permet le lien d’attachement fort entre la mère et l’enfant. C’est l’hormone de l’Amour avec un énorme A entre une mère et son enfant à peine né.
La découverte
Après ces quelques minutes calmes, la mère prend son bébé dans ses bras. Elle se sent enfin prête à l’embrasser, le caresser, et lui parler. Ils s’admirent l’un l’autre. Après cette phase de découverte d’environ 10 minutes, la mère peut sentir le placenta descendre.
L’achèvement
Finalement, le placenta sort sans qu’il y ait besoin de faire quoi que ce soit. Une fois délivrée, la mère peut proposer le sein. C’est le moment de la première tétée, la tétée découverte. L’enfant est attiré par les phéromones sécrétées par les glandes de Montgomery autour du mamelon de la mère. Il grimpe jusqu’au mamelon, qu’il trouvera seul si on le laisse faire, attiré par les phéromones et par la couleur foncée de ce mamelon. Sa mère l’encourage aussi avec sa voix.
Après la première tétée, c’est enfin au tour de la mère de reprendre des forces. Pendant que l’enfant sombre dans un sommeil profond, la mère peut manger et boire. Elle peut même avoir envie de se faire une petite toilette. Les parents enveloppent leur bébé. Ils ont envie de parler, de présenter l’enfant aux autres membres de la famille. Ensuite, ils sombrent à trois dans un sommeil profond.
Tisser l’histoire
Enfin, l’état de conscience modifié disparaît petit à petit. Quoiqu’avec l’allaitement, la conscience de la maman reste modifiée. L’ocytocine sécrétée lors des tétées aide la maman à se reposer. La prolactine aide la maman à rester en alerte pour s’occuper de son bébé. Son sommeil change. Parfois ses pensées sont ailleurs. Une grande partie de son attention est portée sur son bébé. Tout tourne donc autour de ce petit bébé dépendant à 100 % de sa maman, de ses parents. La maman aime alors raconter ce qu’elle a vécu pendant son accouchement. Elle a besoin de partager le voyage qu’elle a fait avec son entourage. Un lien très particulier reste entre les familles et les personnes qui les ont accompagnées dans la naissance de leur bébé (gynécologue, sage-femme, doula…)
Le voyage
En réalité, le voyage n’est pas fini, il ne fait que commencer. Et accompagner les familles dans le début de ce voyage reste tout aussi important dans la période postpartum.
Références
birthful.com/podcastholistic.com
karinelasagefemme.com/accoucher-dans-le-vortex-de-la-naissance/larousse.fr/dictionnaires/francais/vortex/82540
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